En France, parmi les plus de 30 ans, Santé Publique France estime à 41%, la proportion de cancers attribuables à des facteurs de risque modifiables par notre mode de vie : tabagisme et consommation d’alcool en tête. A l’occasion du Movember, mouvement mondial qui se déroule chaque mois de novembre, autour des cancers masculins, qu’en est-il des cancers de la prostate et du testicule ? Eléments de réponse.
Avec près de 54 000 nouveaux cas estimés chaque année en France, le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent, à la fois chez l’homme et dans l’ensemble de la population. Les facteurs de risque sont désormais bien connus. Le premier est l’âge. Au moment du diagnostic, les patents ont en moyenne 70 ans. Sa survenue est ainsi exceptionnelle avant 45 ans. Le second correspond à des causes génétiques. Saviez-vous par exemple que cette maladie était moins fréquente au sein des populations d’Asie, d’Afrique ou d’Amérique du Sud ? Mais d’autres facteurs existent également, liés à l’alimentation et à l’environnement.
Trop de graisses animales
Il est ainsi établi qu’une consommation excessive de graisses animales – en particulier celles issues de viandes rouges - serait susceptible d’augmenter l’incidence de la maladie. De l’ordre de 30% à 40% selon une mét-analyse réalisée en 2006. Au même titre d’ailleurs qu’une consommation insuffisante en fruits et légumes.. A noter que les recommandations sanitaires portent sur une consommation de viande rouge qui ne doit pas dépasser 500g par semaine. Les fruits et légumes ? C’est au moins cinq portions par jour.
Des facteurs environnementaux sont également évoqués. Des polluants chimiques comme les pesticides, le cadmium, les hydrocarbures polycycliques aromatiques pourraient ainsi être impliqués, « mais ces données demandent encore à être confirmées », précise-t-on du côté de la Fondation ARC pour la recherche sur le cancer.
Pesticides…
Quant au cancer du testicule, il touche essentiellement les adultes jeunes : 85% des hommes diagnostiqués ont entre 15 et 49 ans. Environ 2 700 nouveaux cas de cancer du testicule sont enregistrés en France chaque année. Plusieurs facteurs de risque sont à l’étude sans qu’ils soient établis scientifiquement. C’est le cas de l’exposition à des substances chimiques comme le benzène ou les hydrocarbures. « D'autres liens en rapport avec l'environnement (exposition aux pesticides, bisphénol A, phtalates) ou à une conduite à risque (consommation de cannabis) sont également étudiés », conclut l’InCa.
Sources :
- Santé Publique France, BEH n°21, 26 juin 2018, Les cancers attribuables au mode de vie et à l’environnement en France en 2015
- Programme National Nutrition Santé - Recommandations https://www.mangerbouger.fr/Les-recommandations/Reduire/La-viande-porc-boeuf-veau-mouton-agneau-abats
- Institut national du Cancer – Cancer du testicule - https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Cancer-du-testicule/Facteurs-de-risque
- Institut Gustave Roussy, Prise en charge du cancer du testicule - https://www.gustaveroussy.fr/fr/cancer-du-testicule-0
- Fondation ARC pour la recherche sur le cancer - Cancers de la prostate : les facteurs de risque https://www.fondation-arc.org/cancer/cancer-prostate/facteurs-risque-cancer
- Association française d’Urologie, Nutrition, complézmentas alimentaires et cancer de la prostate, 25 septembre 2010
- Chung W.K., Leibel R.L. The links between obesity, leptin, and prostate cancer Cancer J 2006 ; 12 (3) : 201-206 https://www.urofrance.org/base-bibliographique/nutrition-supplements-alimentaires-et-cancer-de-la-prostate