Pour une génération SANS tabac, la fin des Puffs ?

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L’actualité à retenir

A la veille de Noël, une majorité de députés de l’Assemblée nationale a voté un texte transpartisan, dont l’article unique modifie le code de la santé publique pour interdire "la fabrication, la vente, la distribution ou l’offre à titre gratuit" des cigarettes électroniques jetables ou à usage unique, dites "Puffs".

Cette loi est l’aboutissement d'un travail initié il y a plus d'un an avec les associations de lutte contre le tabac et de protection de l'environnement. Adoptée par le Sénat en première lecture, avec modifications, en février 2024, une commission mixte paritaire de députés et sénateurs doit désormais se réunir pour trouver un accord sur un texte final. D'autres pays européens, comme l'Allemagne, l'Irlande, la Belgique envisagent également d'interdire les "Puffs". 

En réalité, il s’agit d’une mesure qui s’inscrit dans une volonté politique menée sous plusieurs gouvernements successifs et conduisant à « bâtir la première génération sans tabac ».

Cette politique comporte également :

•  une extension des espaces publics sans tabac ;
• une nouvelle hausse du prix du paquet de cigarettes, actuellement vendu en moyenne à 11 euros. Il atteindra 12 euros en 2025 et 13 euros en 2027 ;
•  un renforcement du contrôle de l’interdiction de vente des produits du tabac et du vapotage pour protéger les mineurs.

Notre conseil

Les Puffs (et la e-cigarette) ont quelquefois été présentées comme un moyen d’aider au sevrage tabagique. En réalité, il n’en est rien et les études démontrent, au contraire, un effet passerelle vers le tabagisme, en particulier chez les plus jeunes. C’est pourquoi cette interdiction est bienvenue. De son coté, l’Académie nationale de médecine qualifie les Puffs de “piège sournois pour les enfants et les adolescents”.

  En pratique

Les Puffs (« bouffées » en anglais), non rechargeables sont très en vogue chez les jeunes, dès 10 à 12 ans. Pour diverses raisons : peu coûteuses, colorées, parfumées… Elles ont une durée de vie limitée et donnent un taux de nicotine compris entre 0 et 20 mg/ml, qui induit une dépendance.

A noter, cependant que dès lors que la loi sera adoptée, elle devra être notifiée à la Commission européenne, qui aura un délai de six mois pour la valider ; dans ces conditions, l’interdiction effective des Puffs devrait être effective pour le second semestre 2024.

  Pour la motivation

Pour mémoire, le tabac reste la première cause de mortalité évitable, avec, en France, 75 000 morts chaque année ; sans compter les dizaines de milliers de bronchiteux chroniques et insuffisants respiratoires handicapés dans leur vie quotidienne… Cela constitue une motivation forte à éviter le tabagisme !

Il existe un autre argument, plutôt méconnu, en faveur de l’interdiction ; les Puffs contiennent une batterie qui finit à la poubelle. Et le plastique et le lithium qui les composent ont un mode de production très consommateur de pétrole et d’eau, extraits à l’autre bout du monde dans des conditions déplorables…